
À sa création en 1952, la doudoune Moncler, née dans les montagnes de l’Isère, révolutionne les vêtements techniques et séduit les meilleurs alpinistes du monde. Mais le réchauffement climatique passe par là. La montagne, ça ne nous gagne plus. Et le label fait faillite. Comment s’est-il réinventé en prêt-à-porter sportswear ultra désirable, jusqu’à collaborer avec Pharrell Williams et Virgil Abloh ? Retour sur une success story… vertigineuse.
Monestier-de-Clermont. Petite ville iséroise de 1430 habitants perchée à 846 mètres aux pieds du col du Fau. Ça ne vous dit sans doute rien et pourtant. Elle a donné son nom à la marque de sportswear la plus désirable du moment, indissociable de la montagne qui l’a vue naître : Moncler.
Le nylon venait d’être inventé, sa légèreté et sa résistance étaient pleines de promesses. Pour les Grenoblois André Vincent et René Ramillon, cette fibre devait permettre de conquérir la montagne et de la rendre accessible au plus grand nombre. Moncler est créé en 1952 et commence d’abord à fabriquer des tentes de camping, des lits de camp, des sacs de couchage et des duvets.
Dans la froideur des ateliers, les ouvrières en récupèrent les chutes pour se confectionner des gilets. Lionel Terray, ami du boss et grimpeur de légende, vainqueur de l’Annapurna, première conquête d’un sommet de plus de 8 000 mètre, en 1950, passe par là et n’en revient pas : il veut les mêmes pour ses expéditions extrêmes. C’est la naissance de la mythique doudoune Moncler : confortable, résistante et, surtout, légère. Elle deviendra le must-have des alpinistes du monde entier et les accompagnera jusqu’aux sommets de l’Himalaya.
La légende est en marche. Moncler habille l’équipe de France de ski aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968 et dessine les parkas de l’armée. Mais c’est le nouveau tourisme alpin qui sculptera bientôt sa popularité.